Neurosciences

Mon éducation, mon environnement, ma formation initiale et mon métier d’infirmier on contribué à développer chez moi un coté rationnel, scientifique.

Plus tard, mes expériences de vie, mes voyages, mes rencontres et ma formation en hypnose m’ont ouvert à l’idée qu’il était dommage de n’utiliser que ce qu’on comprend, que ce qui est prouvé scientifiquement. Néanmoins cette rigueur scientifique reste ancrée en moi et j’apporte beaucoup d’intérêt aux études effectuées dans le domaine des neurosciences.


Voilà quelques exemples de données et résultats d’études qui m’aident à comprendre nos modes de fonctionnement  et ont un impact sur ma pratique :


-Les biais cognitifs : https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif…la liste est longue ! En étudiant tous ces effets ; on réalise que l’être humain est loin d’être rationnel, nos perceptions et nos actions sont constamment influencées par des mécanismes « illogiques »

-Expériences faites avec des amorces subliminales. Par exemple, l’exposition très brève d’une image ne sera pas perçue consciemment mais influencera le choix qui sera pris immédiatement après. En hypnose, de nombreuses suggestions sont faites par le praticien, beaucoup ne sont pas mémorisées consciemment.

-Emotions et théorie des marqueurs somatiques : une émotion serait générée par la réponse du corps à une information (augmentation de la tension, du rythme cardiaque, tension musculaire…), et non par l’information directement. En gros, j’ai peur parce que je fuis et non je fuis parce que j’ai peur. Cela donne beaucoup de pistes sur la façon dont on peut moduler nos réactions face à un évènement.

-Motivation et circuit de la récompense : tabac, nourriture, téléphones portables…le mécanisme en jeu dans l’addiction est très étudié et sa compréhension permet d’activer les bons leviers.

-Un sujet placé devant une pente la jugera moins raide après avoir bu une solution de glucose : notre perception est variable et dépend de nos ressources à un instant donné.

-Dilemme du chercheur d’or : l’étude des mécanismes de l’attention montre comment certaines aires cérébrales (cortex cingulaire antérieur) s’activent et d’autres sont inhibées (réseau du mode par défaut). Quand nous nous concentrons nous avons un choix important à faire : exploiter un endroit précis de la rivière pour en extraire l’or laborieusement et renoncer à explorer d’autres endroits qui pourraient être beaucoup plus prolifiques. En se concentrant, on passe à coté du reste, ce choix est de plus en plus difficile dans notre monde d’hyper sollicitation.

-Le seuil de tolérance à la douleur est sensiblement augmenté après 5 minutes de cohérence cardiaque qui agit directement sur le système parasympathique. Il existe beaucoup de techniques simples et efficaces.

-L’étude des mécanismes en jeu lors de la pratique de la pleine conscience montre l’alternance d’activation de plusieurs réseaux neuronaux qui correspondent à ce qu’un pratiquant en méditation vit de nombreuses fois dans une séance : 1-je décide de me concentrer 2-je fais l’effort de me concentrer 3-mon attention se met à dériver 4-je prends conscience que je suis parti dans une rêverie et je reprends à la case 1. A chaque fois que je suis à la case 1 (réveil) je recycle le « câblage » de la case 3 (mode rêverie) et cela devient de plus en plus automatique. Les implications de cette pratique sont multiples !

-L’effet placébo : loin d’être l’apanage des personnes qui ont une forte imagination, cet effet pour moi démontre la relation d’interdépendance entre le corps et l’esprit mais cela va même au-delà car les croyances même du praticien pourraient influencer l’état de la personne, comme le démontre, dans le domaine médical, l’histoire du Dr Wolf au siècle dernier : https://www.lexpress.fr/informations/placebo-lafoi-qui-sauve_647353.html

-Des recherches sur l’hypnose même montrent que 10% de la population est faiblement hypnotisable, 80% moyennement et 10% fortement. D’autres recherches viennent briser des idées reçues : les gens hypnotisés ne simulent pas, l’hypnotisabilité n’est pas corrélée à l’influençabilité ni à l’intelligence, mais certaines hypothèses avancent qu’elle dépendrait du contexte. D’autres études en cours posent l’hypothèse que l’hypnotisabilité serait corrélée à de meilleures fonctions exécutives comme le maintien attentionnel, la mémoire de travail, la flexibilité, les capacités de raisonnement abstrait…mais à ce jour il est impossible de définir un trait cognitif particulier à l’hypnotisabilité.